De l’abbaye à l’ordre : écriture des origines et institutionnalisation des expériences monastiques, XIe-XIIe siècle

Les ordres religieux tel qu’ils apparaissent à partir du XIIe siècle se distinguent du monachisme antérieur par leur référence structurante à un modèle commun d’observance et par un degré supérieur d’institutionalité. Dans ce contexte, il s’agit d’envisager les dynamiques de formation institutionnelle et de formalisation statutaire d’une part, et l’écriture des origines d’autre part, pour tenter de distinguer les conséquences découlant de la nature processuelle des ordres et de la part croissante de la norme et du droit dans leur définition sur les stratégies de construction identitaire et notamment de construction d’une (et par une) mémoire des origines. L’enquête privilégie dans un certain nombre d’ordres issus du nouveau monachisme » , notamment ceux qui, à un moment ou à un autre de leur histoire, revendiquèrent l’érémitisme comme modèle idéal et primordial de leur observance (en particulier l’ordre cistercien). À partir de ce cadre problématique général, un certain nombre de pistes et de situations concrètes a pu être explorées, comme l’articulation entre mémoire des origines d’un lieu fondateur d’ordre et mémoire des origines de l’ordre, entre fondateur (ou fondateurs) de ce lieu d’ «origine » et fondateur de l’ordre, enfin entre mémoire individuelle et mémoire collective au sein des ordres, autant d’aspects qui contribuent à éclairer la construction des structures institutionnelles complexes que sont les ordres religieux à la fin du Moyen Âge.Caby Cécile. De l’abbaye à l’ordre : écriture des origines et institutionnalisation des expériences monastiques, XIe-XIIe siècle. In: Mélanges de l'École française de Rome. Moyen-Age, tome 115, n°1. 2003. pp. 235-267