Contribution à la connaissance de l'hydrologie de la partie maritime de la Seudre : les apports d'eau douce et leurs conséquences socio-économique sur l'ostréiculture

Le marais maritime s'étend de façon continue des terres hautes jusqu'à l'océan. Lors d'une étude sur un bassin comme celui de la Seudre situé entre la Charente au nord et la Gironde au sud, il est impossible de dissocier marais doux et marais salé paree que leur fonctionnement est interdépendant. Ils sont, en effet, indissociables du point de vue hydraulique . L'interface qu ' ils en traînent pose des problèmes au niveau de la gestion de l'cau douce en particulier. En effet dans ces marais, sïnscri,·ent. cn parallèle, deux grandes activités économiques. Ce sont l'ostréiculture et l'agriculture dont les besoins en eau divergent, ce qui ne va pas sans poser de problèmes entre ces deux acteurs. Nous appuierons nos propos en nous basant sur le marais maritime de la Seudre entre Charente et Gironde, et plus particulièrement sur la partie amont de l'estuaire en rive gauche: de l' Eguille à Chatressac. Cette partie de la rive gauche côtoie le marais doux agricole d'Arvert/Saint Augustin. C'est à ce niveau qu 'existe le plus grave problème d'interface entre ces deux milieux et les différents acteurs. En effet. le marais salé est l'exutoire du marais agricole en ce qui concerne les écoulements deau douce. Le réseau a donc deux utilisations différentes. Depuis 1968, le marais agricole d' Arvert/Saint Augustin est équipé d'une station de pompage au lieu dit de Chalézac pour évacuer l'eau du marais. Autrefois, l'écoulement se faisait de façon gravitaire tout au long de l'année sans un controle total des hommes. Il y avait effectivement un apport d'eau douce au chenal de Chaillevette qui faisait baisser la salinité du chenal et des claires (plans d'eaux servant à l'élevage au stockage ou à l'affinage des huîtres) qui l'entourent; Le phénomène de douçain (dessalure) n'avait proportionnellement pas le même impact sur l'activité ostréicole qu 'actuellement puisque à cette époque, les ostréiculteurs travaillaient de manière plus artisanale qu'aujourd ' hui, où il faut compter en tonnage(activité intensive). De ce fait, lorsque la station de pompage est en fonctionnement, l'apport d'eau douce au chenal revêt un caractère catastrophique du fait des huîtres qui se chiffrent en tonnes. Cependant, l'ostréiculture n'est pas seule à avoir connu des changements dans ses pratiques culturales. L'agriculture dans les marais d'Arvert/Saint Augustin s'est modifiée : il y a eu passage d'une agriculture extensive (élevage sur prairie naturelle) à une agriculture intensive (céréales). Ceci a impliqué des transformations au niveau du drainage. De ce fait, il est impossible de laisser s'inonder le marais doux. Il faut donc opérer des lâchés d'eau douce pour ne pas nuire aux cultures. N'ayant qu 'une seule possibilité de sortie. l'eau douce est véritablement source de conflits entre les deux professions. Dans un premier temps, nous étudierons le milieu, sa géographie et sa population. Ensuite, nous examinerons le protocole de suivi de salinité. Et, nous en tirerons des conclusions