Le spectre du populisme hante l’Europe, toute l’Europe, même si dans les perceptions et la couverture médiatique prévaut une lecture du phénomène selon un clivage Est/Ouest. Celui-ci est, bien réel dans la crispation identitaire et la réponse des pays du groupe de Visegrad (Pologne, Hongrie, République tchèque, Slovaquie) à la crise migratoire mais il serait erroné d’adopter une lecture de la poussée nationaliste et populiste comme une aberration propre à l’espace post-communiste. Le phénomène est transeuropéen ; à certains égards, on peut même parler d’une vague nationale-populiste planétaire qui, de l’élection de Donald Trump à la Maison Blanche à celle de Narendra Modi en Inde, ébranle les démocraties. Dans ce contexte, on peut s’interro...