We are Groot ! Marvel Studios, productions Disney et nouvelles identités du super-héros

peer reviewedAnalyse de l'évolution du Marvel Cinematic Universe et particulièrement de la manière dont les tensions entre Marvel et Disney peuvent apparaître dans ces productions. Comme chacun le sait, les studios Marvel enchainent les succès depuis qu’ils sont devenus une filiale de la Walt Disney Company en 2009. Cependant, à bien regarder les films produits par le studio depuis le passage de la maison de production sous Disney, il est possible de lire une autre histoire de la relation entre la filiale et la maison-mère, une histoire de méfiance et de résistance écrite parfois de manière explicite (Iron man 2) et souvent de manière plus allégorique (Captain America, Guardians of the Galaxy…). L’empire Disney, lancé depuis le milieu des années 1990 dans une politique d’acquisition sans précédent des grandes industries et des grandes franchises du divertissement américain (Miramax en 1993, ABC en 1995, Fox Family et Saban en 2001, Muppets en 2004, Pixar en 2006, Marvel en 2009 et Lucasfilm en 2012), est devenu une immense entreprise tentaculaire présente dans un très grand nombre de secteurs du loisir. C’est précisément cette puissance hégémonique et cette force d’acquisition et d’infiltration qui semblent rejouées et contestées dans nombre de productions Marvel. Après une remise en contexte des logiques et des modes de production et d’écriture au cœur de l’établissement de Marvel studios, cet article aborde les relations entre Disney et Marvel ainsi que la critique de la maison mère par sa filiale à travers l’analyse d’un certain nombre d’exemples issus des films produits durant ce qu’il est désormais commun d’appeler la phase 1, 2 et 3 de la création du Marvel Cinematic Universe. L'idée centrale est que l'identité fondamentale d'une série de superhéros adaptés au cinéma s'exprime à travers ces tensions (leur positionnement philosophique ou socioculturel, notamment)