Nepalese diasporic websites: signs and conditions of a diaspora in the making?

International audienceSince the beginning of the 21st century, the expression “Nepalese diaspora” has increasingly been used by the Nepalese government, expatriates, reporters and intellectuals. The Nepalese diaspora, or those who speak on behalf of it, occupies a growing amount of Nepalese public space, especially on the Inter - net. Taking into account the performativity of the term “diaspora”, the author tries to understand how Nepalese diasporic websites are the sign and conditions of an “incipient diaspora”. Analysis of autho - ritative websites and links between different websites helps understand the structure of the Nepalese diaspora and the issues at stake. The Internet is hardly egalitarian and reflects the tensions in Nepalese society. However, links between websites are real. Non Resident Nepalis Association websites are cen - tral to the associative Web, and cultural association websites are in the majority. The “etic” study of “emic” discourses of self-presentation by the diaspora shows that, through their public and performative dimensions, Nepalese diasporic websites are at the very heart of the process of constructing the Nepalese diaspora.Depuis le début des années 2000, l’expression « diaspora népalaise » est de plus en plus employée par les expatriés, les journalistes, les intellectuels et le gouvernement népalais. L’association des Non Resident Nepalis (NRN), créée en 2003, cherche à fédérer la diaspora (définie très largement comme l’ensemble des Népalais habitant plus de six mois par an hors du Népal) et à peser sur le destin politique et écono - mique du pays. La diaspora népalaise, ou tout du moins les instances qui disent la représenter, prend une place importante dans l’espace public népalais et sur le web en particulier. En prenant en compte l’aspect performatif du terme, il m’importe de comprendre comment les sites web sont le signe d’une « diaspora en formation » (‘incipient diaspora’, Sheffer), à la fois moyens de faire vivre la diaspora et manifestations de celle-ci. Si on accepte la multipolarité, l’interpolarité et la conscience de la dispersion comme étant caractéristiques des diasporas (Ma Mung), l’analyse des liens entre les sites et des sites d’autorité permet de comprendre la structure de la diaspora népalaise et les enjeux qui la traverse. Les 470 sites répertoriés ne représentent pas la réalité de la dispersion des Népalais hors du Népal mais symbolisent plutôt la domination d’une minorité (les Népalais en Occident) sur une majorité dans le Golfe, en Malaisie et en Inde. La prise de parole dans l’espace public qu’est le web est inégalitaire et reflète aussi les tensions de la société népalaise. Il n’empêche que les liens entre sites sont réels, que les sites de l’association NRN fédè - rent le web associatif et que ceux des associations culturelles (aux objectifs de préservation de la culture népalaise) sont largement majoritaires. Les sites web diasporiques népalais sont donc le signe d’une diaspora en formation, où les migrants transnationaux sont les véritables acteurs. L’étude rejoint ceux qui voient dans la diaspora un processus d’identification plus qu’une formation sociale fixe, notamment car la diaspora népalaise (hors Inde) manque de profondeur historique. L’étude « etic » des discours « emic » (Tölölyan) de présentation de soi par la diaspora montre que les sites web diasporiques népalais, par leur dimension publique et performative, sont au cœur du processus de construction de la diaspora népalaise