La sédentarisation des nomades au Ladakh

National audienceEntre 1993 et 2008, 80% de la population de Kharnak, une petite communauté d'éleveurs nomades, a vendu ses troupeaux, abandonné le mode de vie nomade et la terre de ses pères pour s'installer près de la ville de Leh, chef-lieu du district éponyme. Là, les migrants ont créé un lotissement où chaque famille de la communauté, qu'elle ait ou non quitté les hautes terres du Changthang, possède une maison ou un terrain à bâtir. Sans champs ni cheptel, ils sont les pourvoyeurs d'une main-d'oeuvre bon marché. Ils espèrent acquérir une échoppe ou un camion pour être leurs propres maîtres, tandis leurs enfants rêvent de devenir soldat, instituteur ou infirmière.Sur les hautes terres du Changthang, la communauté, réduite à une soixantaine d'adultes, déséquilibrée par le départ des spécialistes religieux et des jeunes qui gardaient les troupeaux, s'adapte pour survivre. Elle a amendé des lois coutumières devenues obsolètes, allégé un calendrier rituel désormais trop lourd à supporter, diminué significativement le territoire qu'elle exploite et augmenté drastiquement le nombre de chèvres au détriment des moutons et des yaks afin de produire plus de pashmina, désormais principale source de revenus des nomades.Quel avenir aujourd'hui pour les gens de Kharnak, ceux qui sont restés au Changthang comme ceux descendus