De la rue au logement, l’impact des structures d’accueil sur les pratiques des sans domicile

Dans l'appellation « Sans Domicile Fixe », l'élément commun entre ces personnes en souffrance est l'absence de domicile. Les sans domicile ne constituent pas un groupe social homogène et leurs parcours et leurs vécus différents, en font un groupe hétérogène pour lequel l’État peine à proposer une offre d’accueil adapté. Les modalités d’accueil sont complexes et nombreuses. De l’hébergement d’urgence à celui d’insertion, puis au logement accompagné, les sans domicile sont accompagnés dans une réinsertion qualifiée de « prise en charge en paliers ». Cette prise en charge, efficace dans certains cas, souffre actuellement d’un phénomène d’engorgement entre chaque marche. Parallèlement, la politique du logement d’abord, se développe en France. Elle permet notamment d’améliorer la situation des personnes accueillies, en leur offrant un accompagnement adapté ainsi que l’accès rapide à un logement pouvant être pérenne.Cet écrit cherche à établir si la nature de l'accueil pour personnes sans domicile peut influer sur leur réinsertion et leur pratique de la ville. Pour cela, deux structures à Marseille ont été comparées, différentes dans la forme, la philosophie d'insertion et l'accompagnement. Le Centre d'Hébergement et de Réinsertion Sociale Forbin (places d'insertion) propose un accueil collectif et groupé. Le dispositif un Chez Soi d'Abord, inscrit dans la démarche du Logement d’abord, propose un accueil en appartement individuel diffus en préalable à la démarche d'insertion. Ces deux structures ont un impact différent sur leurs usagers. Dans le cadre d'étude de ces deux établissements, nous avons pu constater des pratiques de la ville et de sociabilisation très différentes. Elles sont moins importantes dans le centre Forbin, qu'au CSA