Place et rôle de l'agence de concertation dans l'accompagnement des habitants à la mise en mémoire des quartiers prioritaires de la ville, dans le cadre d'opérations de démolitions

Depuis la création de l’Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine (ANRU) en 2003, chargée de conduire le Programme National de Renouvellement Urbain (PNRU), puis le Nouveau PNRU sur les quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV), les opérations de démolition se font de plus en plus nombreuses. Le quota de démolitions fixé par l’ANRU puis les financements alloués à ces opérations ont participé à faire de cet acte une banalité. Mais le traumatisme provoqué n’est pas insignifiant et peut même être très brutal pour une population ayant vécu la majeure partie de sa vie sur un même quartier, aujourd’hui voué à être démoli.Consciente de cette violence psychologique, l’ANRU alloue des crédits aux porteurs de projet de renouvellement urbain pour les inciter à mettre en place des actions de mise en mémoire du quartier, visant à accompagner les habitants dans l’acceptation des démolitions et d’un nouvel avenir. Ces actions de mise en mémoire sont principalement portées par des artistes de multiples disciplines : théâtre, musique, danse, arts plastiques, etc.En parallèle, la concertation avec les habitants des QPV est un élément obligatoire dans tout projet de renouvellement. Cette démarche est bien souvent portée par des professionnels de la concertation, à l’instar de l’agence de concertation État d’Esprit-Stratis qui intervient sur les QPV à l’occasion de l’élaboration du diagnostic du quartier avec les habitants et des discussions portant sur les scénarii d’aménagement.Cette étude a ainsi vocation à réfléchir à la possibilité de mener ces deux processus de concertation et de mise en mémoire de manière concomitante, à travers le questionnement sur la légitimité que pourrait avoir l’agence de concertation à porter de tels travaux de mise en mémoire