Atypical myopathy in grazing horses: an outbreak in Belgium

Des séries de cas de myopathies atypiques ont été décrites entre 1986 et 1995 chez des chevaux au pré en Grande-Bretagne et en Allemagne. En automne 2000, l’examen nécropsique de 5 poneys et de 7 chevaux présentés à notre Faculté avec une anamnèse soit de signes cliniques suggestifs de cette pathologie, soit de mort subite, a mis en évidence des lésions similaires à celles précédemment décrites. De même, en avril 2001, deux poneys morts au pré après avoir présenté des symptômes évocateurs de myopathie atypique nous ont été référés pour autopsie, et des lésions de même nature ont été mises en évidence. Au total, entre les mois de novembre 2000 et avril 2001, outre ces 14 animaux présentés à notre Faculté, nous avons recensé, suite aux contacts téléphoniques avec les vétérinaires praticiens, 29 cas suspects de myopathie atypique en Belgique. Tous les chevaux et poneys atteints étaient au pré au moment du début des signes cliniques et aucun d’entre eux n’avait été récemment soumis à un exercice. Dans différents cas, la pathologie atteignait, simultanément ou à quelques jours d’intervalle, plusieurs chevaux pâturant sur un même pré. Ils étaient d’âge, de race et de sexe variables. A notre connaissance, la Belgique n’a été touchée que dans sa partie Sud et la pathologie semble associée à des conditions météorologiques particulières. Les animaux étaient le plus souvent retrouvés couchés et présentaient des difficultés importantes voire une incapacité à se relever. La conscience semblait toujours intacte, l’appétit était en général conservé et les chevaux présentaient de la tachycardie, de la polypnée et une myoglobinurie importante. Certains chevaux présentaient de la dysphagie et/ou un souffle ou une arythmie cardiaque. Lorsqu’une analyse de sang a été réalisée, elle a démontré une augmentation très sévère des enzymes musculaires. De la congestion et de l’œdème pulmonaires, une dégénérescence des fibres musculaires squelettiques atteignant surtout les muscles respiratoires et posturaux, et une dégénérescence plus modérée des fibres cardiaques ont été mis en évidence à l’examen histopathologique . Tous les examens virologiques, bactériologiques et toxicologiques réalisés post-mortem se sont jusqu’à présent révélés négatifs. Ces observations concordent avec les cas de myopathie myoglobinurique atypique décrits jusqu’ici en Grande-Bretagne et en Allemagne, dont l’étiologie demeure à ce jour inconnue