Le point sur le conflit du coton d'Afrique de l'Ouest et du Centre

Dans la dernière édition du bulletin d'information Trade Negotiations Insights (CIDST/ODI/ECDPM), un article fait le point sur le différend né du coton en provenance d'Afrique de l'Ouest et du Centre. L'article note que les producteurs de coton en Afrique de l'Ouest et du Centre assurent 5% de la production mondiale (991 000 tonnes), mais que cela représente 80% des exportations dans certains cas. Cette région affiche certes les coûts de production les plus faibles au monde, mais ses avantages compétitifs sont aujourd'hui menacés par l'impact des subventions agricoles aux producteurs de coton des pays de l'OCDE. Les gouvernements des pays d'Afrique de l'Ouest et du Centre cherchent le soutien du Groupe ACP pour élaborer une déclaration sur le coton qui sera présenté à l'OMC. A l'heure actuelle, les producteurs africains tentent d'inclure le coton parmi les « produits spéciaux », compte tenu du rôle important qu'il joue dans la sécurité alimentaire et le développement rural. Cela nécessiterait d'étendre le concept aux « intérêts offensifs des pays en développement lorsque l'exportation de ces produits se révèle essentielle au développement de l'agriculture et à la survie des populations rurales dans les pays les moins avancés (PMA) ». Une telle procédure nécessiterait également l'application du traitement spécial et différencié, de manière à garantir l'accès équitable au marché mondial. Parallèlement, les pays d'Afrique de l'Ouest et du Centre tentent d'obtenir des « réductions substantielles, spécifiques et rapides des subventions à la production et à l'exportation du coton », accompagnées d'une compensation financière, pendant une période transitoire, au profit des producteurs africains affectés par les aides les pays de l'OCDE versent à leurs producteurs de coton. L'article analyse de manière assez détaillée le lien entre l'initiative africaine sur le coton et la plainte du Brésil contre les subventions américaines du coton. Il note que les PMA sont souvent confrontés à des difficultés pour bénéficier des mesures de l'OMC relatives au règlement des différends, car les procédures sont onéreuses et nécessitent des compétences juridiques certaines. L'article fait valoir que la contestation du régime du coton par l'Afrique de l'Ouest et du Centre ne plaide pas pour des règles qui favoriseraient les pays en développement à travers l'application du traitement spécial et différencié. Elle vise plutôt à garantir un traitement équitable, nécessitant la stricte application des règles du marché et la suppression des mesures génératrices de distorsions commerciales. L'article note en conclusion que cette initiative sur le coton offre aux « pays de l'Afrique subsaharienne l'occasion de tester le système de l'OMC sur ses aspects institutionnels les plus complexes ». Comment: L'Espagne et la Grèce refusent d'apporter l'appui de l'UE à l'initiative africaine sur le coton, alors que d'autres États s membres de l'Union veulent bien soutenir cette initiative à condition toutefois : * qu'elle elle reste limitée au coton et qu'elle n'ait pas de répercussions sur d'autres produits agricoles ; * que d'autres pays se joignent à l'initiative ; * que la demande d'abandon des aides publiques ne remette pas en cause toutes les formes d'aide mais uniquement celles qui génèrent le plus de distorsions commerciales.Dans la dernière édition du bulletin d'information..