Fischler explique la reforme de la PAC aux présidents des comités agricoles

Le 19 mai 2003, le Commissaire à l'agriculture Franz Fischler s'est adressé aux présidents des comités agricoles de 25 parlements de l'UE pour expliquer pourquoi la réforme de la PAC était nécessaire et pour aborder quelques questions d'intérêt commun. Deux arguments principaux ont été avancés : *Le besoin de simplifier l'ensemble du système au bénéfice de tous ; *Le besoin de promouvoir des objectifs politiques plus larges comme le développement rural, la qualité alimentaire, le bien-être animal, la protection de l'environnement, et la responsabilité du paysage rural. Le Commissaire Fischler a noté que les ressources destinées à financer l'approfondissement de la réforme devraient provenir de 'modulations' (qui consistent par exemple à orienter les versements agricoles où ils sont le plus nécessaires en réduisant les dépenses et en les limitant pour les exploitations les plus grandes) et de 'dégressions' (qui consistent à réduire progressivement le paiement des aides directes) au sein des systèmes de paiement existants. Toutefois, il a maintenu que cela ne toucherait qu' une minorité d'agriculteurs de l'UE (surtout les plus gros). Il a pris note de l'opposition au découplage des paiements agricoles directs mais a souligné que le découplage était essentiel pour rendre la PAC moins complexe et plus orientée vers le marché et pour donner à l'UE une meilleure position de négociation à l'OMC. Il souligne comment le système de versement agricole unique, basé sur des références historiques, aiderait à conserver la valeur d'un soutien à niveau constant et comment - selon une étude de l'OCDE - il donnerait aux agriculteurs de meilleurs revenus que le système alternatif. Le Commissaire Fischler a profité de cette occasion pour s'opposer au découplage partiel avec les arguments suivants : *Les paiements couplés conserveraient une influence déterminante sur la politique, alors qu'ils contredisent le principe-même de la réforme, qui est de donner plus de liberté aux agriculteurs afin qu'ils décident de ce qu'ils veulent produire, en fonction des signaux des marchés ; *faire fonctionner les deux systèmes en parallèle serait plus compli *cela affaiblirait la position de l'UE à l'OMC alors qu' un découplage intégral la renforcerait. 'Si nous sommes capables d'adopter l'ensemble du paquet de propositions au Conseil agricole de juin', a-t-il précisé, 'nous consoliderons notre position de négociation à l'OMC'. S'agissant des secteurs non encore touchés par la réforme, il a souligné que la Commission entendait soumettre des propositions sur les secteurs du coton, du tabac et de l'huile d'olive au début de l'automne et que comme elles n'ont pas encore été formulées, elles 'suivraient les lignes générales des propositions actuelles'. Comment: Par ces commentaires sur le découplage partiel, le Commissaire tente de limiter l'édulcoration du paquet de propositions de l'UE. Il sait toutefois que - dans certains secteurs - le découpage partiel devra être accepté afin d'obtenir le soutien des Etats membres concernés sur l'ensemble de la réforme. En annonçant que, pour les secteurs non encore touchés par la réforme, les nouvelles propositions 'suivraient les lignes générales des propositions actuelles' il indique clairement aux pays ACP qu'ils doivent s'attendre à un déclin général des prix du marché agricole de l'UE au fur et à mesure que la réforme de la PAC sera étendue à tous les secteurs. Ceci aura des conséquences notables, à la fois sur la valeur des préférences et sur la compétitivité des prix des importations de l'UE ; et elles risquent d'être encore plus importantes pour le secteur du sucre.Le 19 mai 2003, le Commissaire à l'agriculture Franz..