Ne mettez pas la charrue avant les boeufs !

André Mathis, de la SBAM (Structure biologique pour une agriculture moderne) à Lomé, Togo, réagit à l'article de Spore 69, p. 4 « Traction animale et petite mécanisation » : » Au Togo, la traction animale (TA) n'a augmenté ni les rendements à l'hectare, ni l'efficience par actif agricole, mais elle a augmenté le travail des femmes et la dégradation des sols. Pour fumer correctement un hectare de terre, il faut 12 hectares d'herbage. L'exportation de fourrage est aussi un facteur d'appauvrissement et de dégradation du milieu. Le multiculteur a défrayé la chronique il y a quelques années pour ses multiples inconvénients. Les charrues sont assez peu « ergonomiques » , les forgerons n'ont pas de soudure à l'arc, les sols tropicaux (à l'exception des bas-fonds) usent très vite l'acier des outils. Au Sénégal où il existe une « culture de l'animal » , il a fallu 25 ans pour introduire la TA ; au Togo, il n'existe pas de « culture de l'animal » . Dans un pays où cette culture n'existe pas, le paysan « domestiquera » plus vite, plus facilement et plus rentablement le moteur que le boeuf. L'intensification ne devra pas se faire sur le mode du Nord, mais bel et bien sur le mode tropical où la mécanisation est encore à créer. Le matériel est à créer en fonction de la technique agricole qui elle aussi reste à vulgariser. Il faut d'abord créer la technique de culture tropicale, et ensuite la mécaniser. »André Mathis, de la SBAM (Structure biologique pour une agriculture moderne) à Lomé, Togo, réagit à l'article de Spore 69, p. 4 « Traction animale et petite mécanisation » :» Au Togo, la traction animale (TA) n'a augmenté ni les rendements..