Huiles végétales alimentaires évolution et perspectives

Plusieurs huiles végétales occupent une place importante dans l'alimentation humaine et animale, ainsi que dans l'industrie. Elles sont issues de cultures comme le soja, le tournesol, l'arachide, le colza et le maïs, ainsi que d'arbres ou d'arbustes pérennes tels que le cocotier, le palmier à huile et l'olivier. Les oléagineux s'imposent peu à peu dans la production agricole et le commerce mondiaux. Les huiles végétales tropicales sont actuellement en perte de vitesse face au soja et au colza. Est-il encore possible d'inverser cette tendance ? Les oléagineux et leurs dérivés jouaient encore récemment un rôle crucial dans l'économie des pays ACP. Outre leur utilisation dans l'alimentation humaine, sous forme d'huiles ou de graisses, ils servent à l'alimentation animale ainsi que de matière première dans de nombreux secteurs de l'industrie. Enfin, l'industrie de transformation de ces huiles offre un grand nombre d'emplois potentiels, notamment dans les zones rurales. L'huile de noix de coco illustre parfaitement la multiplicité des possibilités offertes par ces produits. Ingrédient dans la fabrication de margarine, de biscuits, de produits de remplacement du caoutchouc et du verre de sécurité, elle entre également dans la composition de lubrifiants et de carburants. Le tourteau obtenu après extraction de l'huile peut être utilisé comme engrais ou comme aliment pour le bétail. Il en va de même de l'huile de palme, plante de la même famille que le cocotier. De tels atouts ne peuvent que faire regretter le déclin de ces produits dans la zone ACP, qu'il s'agisse de la baisse des rendements ou de la diminution des surfaces cultivées. La production globale des huiles végétales a connu une croissance spectaculaire au cours des 50 dernières années. Entre 19351939 et 1985-1989, la production mondiale a été multipliée par quatre, et atteint aujourd'hui plus de 200 millions de tonnes. L'augmentation la plus vertigineuse, celle du soja, est de 650 % sur cette période. Progressant de 5, 2 % par an depuis les années 60, la part du marché mondial des huiles végétales détenue par le soja est passée de moins de 25 % à plus de 50 %. Et entre 1935 et 1985, la production de tournesol a crû de 630 %. Soja et tournesol représentent maintenant 19 % de la production mondiale, contre 13 % dans les années 30. Apre concurrence Face à leurs puissants concurrents des pays tempérés, la part des oléagineux tropicaux (cocotiers, palmiers à huile, arachide) est passée de 20 % à 11 % de la production mondiale. Pourquoi ce déclin ? Le soja et le colza des pays industrialisés bénéficient de subventions. L'ouverture des marchés nationaux ACP à la concurrence étrangère s'est traduite par des importations à bon marché qui ont, certes, favorisé la consommation dans les pays ACP mais ont pénalisé les cultivateurs, les industriels et l'emploi. L'insuffisance des investissements dans les plantations et les usines de transformation des pays ACP ont sans doute aggravé cette situation : baisse des rendements, de la qualité et de la productivité des exploitations agricoles, industries obsolètes. La récolte de la noix de coco ou de l'huile de palme exige toujours énormément de maind'oeuvre, alors que celle du soja et du colza se caractérise par une mécanisation intense. En outre, les économies d'échelle dues à l'agriculture extensive réalisée par les pays concurrents tels que le Brésil et les EtatsUnis, principaux producteurs mondiaux de soja, ont également fait pencher la balance. Enfin, la Malaisie cultive également de très grandes plantations de palmiers. Autant dire que les petits fermiers des pays ACP ne sont pas de taille à lutter. Des initiatives intéressantes Si, à première vue, l'avenir des huiles végétales des pays ACP semble sombre, certaines initiatives locales démontrent cependant que les possibilités de développement existent. Ainsi, une usine dominicaine de transformation des dérivés de la noix decoco produit un savon commercialisé danstoutes les Caraïbes et la société Coconut Growers Association Ltd (CGA) de Trinitéet-Tobago doit son succès à la fabrication de produits à base de ce fruit : margarine, huile de cuisine, matière grasse culinaire et savons sous différentes formes. Avec ses produits à base d'huiles végétales alimentaires issues de cultures biologiques, CGA mise sur d'importantes exportations pour les deux années à venir. Le Bénin développe sa production, tant pour satisfaire sa demande intérieure que pour l'exportation vers le Togo. Le Cameroun envisage de produire de la noix de coco dans des plantations jusqu'ici consacrées au palmier à huile, mais actuellement ravagées par le Fusarium. A l'évidence, des possibilités s'offrent encore aux producteurs d'huiles végétales tropicales de relever le défi en satisfaisant mieux la demande locale et en exportant toute une gamme de produits. Il est indispensable de parvenir à une plus grande efficacité tant agronomique que commerciale. Les Etats devront quant à eux faire en sorte de conclure des accords de libreéchange équitables.Plusieurs huiles végétales occupent une place importante dans l'alimentation humaine et animale, ainsi que dans l'industrie. Elles sont issues de cultures comme le soja, le tournesol, l'arachide, le colza et le maïs, ainsi que d'arbres ou..