Renforcer l'édition à caractère agronomique dans les pays ACP

Les organismes nationaux de recherche agronomique (NARS) des pays en développement mènent de nombreuses et importantes recherches. Pourtant, les ré sultats de recherche parviennent difficilementaux utilisateurs : aux scientifiques, par exemple, qui doivent élaborer de nouvelles techniques à partir des progrès et des innovations, aux vulgarisateurs et agents de développement, dont le rôle est de mettre ces connaissance en pratique, ou aux paysans eux-mêmes. L'édition scientifique dans les pays ACP se trouve à l'état embryonnaire. Les chercheurs n'ont à leur disposition qu'un nombre très limité de périodiques de qualité, susceptibles de publier leurs découvertes. Les éditeurs disposés à publier des ouvrages de recherche originaux sont encore plus rares. Combler l'impasse sur la communication Ce retard est principalement dû à un manque de personnel formé aux métiers de l'édition et de la publication. Ceux qui s'en occupent sont souvent promus à un poste sans avoir reçu aucune formation, tandis que les chercheurs eux-mêmes ne sont pas préparés à la publication de leurs travaux. Les écoles supérieures et les universités d'agriculture font, quant à elles, l'impasse sur la communication pour se concentrer sur les questions scientifiques. Enfin, il n'existe aucun enseignement officiel ou de formation accélérée de groupe à l'art de la rédaction scientifique ou à la production de documents permettant de faire mieux connaître les Dans ce contexte, le CTA s'attache à aider les pays ACP à améliorer leurs capacités en matière d'édition par le biais de plusieurs programmes portant notamment sur la formation. En 1989, le CTA s'est ainsi associé à l'institut international d'agriculture tropicale (I ITA) pour parrainer un atelier sur l'édition et la publication à Ibadan (Nigéria) (voirSpore n° 23, p. 9). L'ampleur des besoins des pays ACP dans ce domaine est apparue au cours des 10 jours de cet atelier. Une réunion similaire, organisée elle-aussi en collaboration avec MITA et destinée aux rédacteurs francophones, est en préparation. Elle se tiendra à Cotonou (Bénin), du 3 au 15 mars 1992, et sera coordonnée par M. Abdul AZIZ LY, président de l'ARESAF, association des éditeurs et rédacteurs scientifiques d'Afrique francophone. Ces cours doivent constituer une introduction à tous les aspects de l'édition et de la publication. Ils sont destinés aux éditeurs, documentalistes et journalistes travaillant dans l'agriculture. Le programme couvre tant la rédaction que la fabrication et se penche aussi sur les questions de gestion. Les exposés théoriques sont complétés par des exercices pratiques et des démonstrations des dernières techniques et technologies de l'édition. D'autres formations du même genre seront organisées à l'avenir dans d'autres régions. Comment se faire publier En novembre 1990, le CTA a participé à un projet destiné à familiariser les agronomes africains avec les principes modernes de communication et à accroître leurs compétences dans la rédaction et la publication de documents de recherche. Ce projet cherche également à rapprocher chercheurs et agriculteurs : son but est de développer les compétences des organismes nationaux de recherche agronomique pour la rédaction de documents agricoles. Ce projet est organisé en collaboration avec l'association africaine des rédacteurs scientifiques (AASE), l'association pour le développement de la riziculture en Afrique de l'Ouest (ADRAO) et l'institut de recherche pour le développement des céréales à usage animal en milieu semi-aride (SAFGRAD). Il doit durer 3 ans, avec au minimum deux séminaires de formation par an. Le premier de ces séminaires a eu lieu à Lomé (Togo), du 18 au 30 novembre 1991, avec l'appui du CTA qui a notamment financé la venue d'un certain nombre de scientifiques et détaché un de ses instructeurs. Le soutien apporté par le CTA aux métiers de l'édition ne se limite pas à l'Afrique. Dans les régions des Caraïbes et du Pacifique, les antennes régionales du CTA organisent depuis longtemps des cours sur l'édition et la publication, la rédaction technique et l'élaboration de rapports. Spore s'est d'ailleurs fait l'écho de ces manifestations.Les organismes nationaux de recherche agronomique (NARS) des pays en développement mènent de nombreuses et importantes recherches. Pourtant, les résultats de recherche parviennent difficilementaux utilisateurs : aux scientifiques, par exemple,..