Les chercheurs béninois s’appliquent à une lutte intégrée contre les mauvaises herbes.

Les chercheurs béninois s’appliquent à une lutte intégrée contre les mauvaises herbes. CHAPEAU Pour lutter contre l’enherbement, les herbicides sont certes très efficaces mais ils sont aussi dans la plupart des cas, très chers et peuvent également provoquer de graves problèmes environnementaux. La maîtrise de l’enherbement peut donc être raisonnée par l’agriculteur en fonction de ses objectifs de production et conduit à diversifier les méthodes de lutte en en combinant plusieurs à la fois. C’est ce qu’on appelle la lutte intégrée comme nous allons l’entendre dans ce reportage de Euloge Aidasso au Bénin DURÉE DE LA BANDE : 4’35 Studio Une des mauvaises herbes les plus communes au Bénin et dans de nombreux pays africains c’est Imperata Cylindrica, plus communément appelée le chiendent. Le Docteur Gualbert Gbehounou, ingénieur agronome, directeur du laboratoire de Défense des Cultures a Cotonou, nous parle de la lutte contre cette mauvaise herbe. Gbehounou Contre le chiendent, on peut utiliser le glyphosate mais il se fait que le glyphosate est cher. Alors quelle méthode de lutte intégrée allons nous utiliser contre le chiendent qui menace l’environnement et qui ne soit pas trop coûteuse pour le paysan ? Il se fait que dans la zone sud ou sévit ce chiendent, les sols sont également dégradés donc nous allons promouvoir des méthodes de lutte qui restaurent en même temps la fertilité du sol de telle sorte que même en l’absence de chiendent, le paysan soit intéressé par cette méthode de lutte là et du coup va prévenir ce problème d’Imperata. On a introduit par exemple en milieu paysan une plante de couverture bien connue qu’on appelle Mucuna …son nom vulgaire me paraît plus barbare que le nom scientifique, ça s’appelle Pois Mascate, et donc lorsqu’un champ est infesté d’Imperata et que le paysan sème Pois Mascate, Mucuna, Mucuna va recouvrir le sol complètement et il se fait que le Chiendent est héliophylle c’est à dire aime le soleil c’est à dire que l’ombrage lui est fatal. Donc lorsque le paysan va cultiver Mucuna, le sol sera complètement recouvert, l’Imperata sera étouffée, ses rhizomes vont pourrir dans le sol et la parcelle sera donc, à terme, débarrassée d’Imperata. Or, en plus, ce Pois Mascate, Mucuna donc, est une légumineuse fixatrice d’azote c’est à dire ça va enrichir le sol avec un élément nutritif qui manque cruellement aux sols tropicaux, qui est l’azote et donc c’est une usine à produire de l’azote si vous voulez. Alors le sol sera donc enrichi en azote et débarrassé d’Imperata. Voyez donc que Mucuna, contrairement au glyphosate qui donne satisfaction mais qui est cher ne va pas seulement résoudre le problème d’Imperata mais en plus va améliorer la fertilité du sol. Donc voici un exemple type de méthode intégrée de lutte contre Imperata. Studio Mais est ce que la lutte intégrée et ces méthodes combinées conviennent vraiment pour lutter de façon efficace contre les mauvaises herbes ? La réponse de Adam Ahant-Chede, agronome et maître de conférences à la faculté des Sciences Agronomiques de l’Université d’Abomey Calavi Ahantchede C’est l’une des voies les plus prisées aussi dans toute politique de gestion des organismes nuisibles, la lutte intégrée, c’est l’une des voies les plus prisées parce qu’on estime que un seul moyen ne peut suffire pour gérer un organisme nuisible donc il faut la combinaison de plusieurs moyens de façon judicieuse bien évidemment et les projets actuels qui sont en cours dans ces domaines là vont dans le sens de la lutte intégrée donc c’est une forme qu’il faut encourager parce que ça combine plusieurs méthodes. Lorsque vous avez une exploitation ou on peut faire le sarclage, ou on peut faire les plantes de couverture, ou lorsqu’on a un problème de main d’œuvre, on peut utiliser la main d’œuvre familiale ou bien la main d’œuvre salariale, lorsqu’on peut gérer son exploitation de façon à choisir les bonnes dates d’intervention c’est à dire qu’au lieu d’aveuglement, de se lancer à faire trois sarclages dans certaines cultures, pourquoi de façon judicieuse, je ne peux pas réduire ça à deux sarclages, lorsqu’il y a des informations précises sur les périodes de concurrence réelles : Lorsqu’on a ces informations, on peut ramener, réduire le nombre de sarclages à deux, lorsque c’est vulgarisé qu’il faut faire trois. Il suffit d’avoir les informations de recherche qui sont menées sur les périodes précises de compétition entre mauvaises agricultures. Donc la combinaison de toutes ces démarches amène à la forme intégrée de lutte. Donc c’est une voie privilégiée, il n’y a pas à contourner là dessus