Zimbabwe : le miracle est-il reproductible ?

La réussite agricole du Zimbabwe a souvent été présentée comme le meilleur exemple de l'adoption de techniques modernes par des agriculteurs traditionnels africains qui cultivent des terres communautaires avec pas ou peu d'intrants. Après l'indépendance, les paysans, devenus de grands consommateurs d'intrants, ont multiplié par huit leurs rendements. Ce résultat spectaculaire suppose cependant 500 kg/ha d'engrais, des semences de variétés à haut rendement, des pesticides et un volume important de crédit rural. En 1985, les rendements en maïs sont de 80% supérieurs à ceux de 1979, permettant au Zimbabwe de devenir exportateur. Mais peut-on maintenir cet accroissement de la productivité sans rencontrer des problèmes d'érosion ? Les dernières statistiques de l'Institut des Ressources Naturelles du Zimbabwe (ZNRB) montrent que 28% des terres sont gravement érodées et seulement 53% sont en bon état. Ces dernières appartiennent à des fermiers qui cultivent café, tabac, tournesol et coton pour le marché, des cultures qui n'offrent guère de protection au sol. H.A.Elwell de l'Université du Zimbabwe en conclut :Si l'érosion continue au rythme actuel, une grande partie des terres de notre pays sera détruite avant la fin de ma vie. Les mauvaises récoltes seront fréquentes et l'eau rare. Nous consacrerons alors l'essentiel de nos ressources à nourrir une population rurale nombreuse et affaméeLa réussite agricole du Zimbabwe a souvent été présentée comme le meilleur exemple de l'adoption de techniques modernes par des agriculteurs traditionnels africains qui cultivent des terres communautaires avec pas ou peu d'intrants.Après..