Alan Turing et l'intelligence artificielle : le « jeu de l'imitation » et « l'IA forte »

Note relative aux rapports de la démarche d'Alan Turing dans "Computing Machinery and Intelligence" avec la thèse dite de "l'IA forte"."Computing Machinery and Intelligence", the 1950 paper in which Turing studies the question "Can machines think ?" and proposes to replace it with a test, the famous "imitation game", is often regarded as one of the founding text of Artificial Intelligence (AI). John Searle showed that the AI founding thesis - every precisely described human behaviour can be simulated by a computer - exists under two variants : the "weak AI" : a computer is a powerful tool to study the mind ; the "strong AI" : a correctly programmed computer has "cognitive states", it "understands". The link often made between the latter variant and Turing's 1950 paper is called into question by the fact that, according to Turing, a machine will pass the imitation game test if it can simulate the informality of human behaviour. Yet Turing says that a machine can do such a simulation, but he also suggests that it is through an "educational" process, instead of direct programming, that such a machine can be built."Les ordinateurs et l'intelligence", l'article de 1950 dans lequel Alan Turing examine la question "Les machines peuvent-elles penser ?" et propose de la remplacer par un test, le fameux " jeu de l’imitation", est souvent considéré comme l'un des textes fondateurs de l'intelligence artificielle (IA). John Searle a montré que la thèse fondatrice de l'IA, selon laquelle tout comportement humain susceptible d'être décrit avec précision est simulable par un ordinateur convenablement programmé, se présente sous deux formes, celle de "l'IA faible" : l'ordinateur est un outil puissant pour étudier l'esprit humain, et celle de "l'IA forte" : un ordinateur convenablement programmé a des "états cognitifs", il "comprend". L'association du texte de Turing à cette dernière forme est mise en question à partir du fait que, selon Turing, pour faire bonne figure au jeu de l'imitation la machine doit être en mesure de simuler le comportement humain dans ce qu'il a d'informel. Turing soutient pourtant qu'une machine peut réussir le test du jeu, mais il suggère également que c'est en la soumettant à un processus "d'éducation", plutôt que par sa programmation directe, qu'une telle machine peut être conçue