Fabrication et circulation des armures médiévales, étude interdisciplinaire

International audienceA la fin du Moyen Âge l‘armure est un objet à double destinations : à la fois objet de grande consommation et d’usage courant dans le cas des armures de troupes, mais également dans d’autre cas, un objet de prestige élaboré dans différents centres européens de grande renommée. Du point de vue de l’histoire des techniques de nombreuses questions se posent alors quand à la nature des matériaux employés pour leur réalisation, aux gestes associés en fonction notamment de leurs usages et de leurs lieux de fabrication, ainsi qu’au type de procédé de réduction utilisé pour l’obtention du métal. Par ailleurs si les centres de production des armures comme ceux de Milan ou Nuremberg sont bien identifiés par les sources historiques on sait toutefois peu de choses sur les réseaux d’approvisionnement des armuriers.Un premier corpus composé d’un ensemble d'armures produites dans les grands centres européens et notamment ceux d’Italie du Nord et d’Allemagne du Sud a ainsi été formé grâce à la collaboration mise en place avec la Wallace Collection (Londres) et le musée Dobrée (Nantes). Ces échantillons ont été étudiés selon les modes opératoires développés au NIMBE/LAPA (métallographie, analyse MEB-EDS et LA-ICP-MS) avec toutefois une nécessité d’adaptation du protocole analytique pour la quantification des éléments traces due à la faible taille des inclusions à sonder. Pour cela deux types d’appareillages ont été testés : un spectromètre de masse à plasma induit, couplé à un laser nanoseconde au centre CEB à Orléans d’une part, et un laser femtoseconde au laboratoire IPREM à Pau d’autre part. Les résultats ont permis de préciser la nature et la qualité du métal, le type de procédé de réduction utilisé ainsi que d’effectuer des premières comparaisons avec les bases de données géochimiques déjà existantes afin de déterminer la provenance des matériaux employés