Tenir un journal « extime » à l’Université : quand l’écriture impliquée donne du sens aux apprentissages

International audienceCet article a pour but de présenter les résultats de l’analyse et de l’interprétation de « journaux extimes », qui ont été rédigés quotidiennement, durant plusieurs mois, par des étudiants en deuxième année de licence en sciences de l’éducation à l’Université Paris 13, dans le cadre d’un cours intitulé « écriture de textes ». Au travers des activités biographiques et réflexives que génère cet outil d’écriture, nous avons tenté de comprendre, dans un premier temps, comment les étudiants tissent des rapports entre leur formation et l’ensemble des occupations et préoccupations qui les mobilisent dans leur quotidien. Puis dans un second temps, il a été question d’observer et de relever les effets de transformations que peut produire l’écriture impliquée. Ainsi, notre réflexion se positionne à la fois vis-à-vis des « apprentissages de la vie - dans la vie » mais également face aux processus de construction de l’expérience dans leur dimension narrative. Les premiers résultats de ce travail montrent que l’écriture régulière d’un journal dit « extime » rend visible les différentes dimensions de la vie des étudiants et le dialogue qui existe entre elles. Ainsi, l’écriture a permis de mettre en avant les différents enjeux présents dans cette expérience de formation pour les étudiants. Par conséquent, cet exercice d’écriture, en ouvrant un espace d’expression différent, positionne l’individu dans un processus de décloisonnement entre travail, étude et vie personnelle. De ce fait, les étudiants peuvent créer du lien entre leurs différentes expériences et sont invités à penser leurs projets professionnels comme de véritables projets de vie. Ainsi, la rédaction d’un « journal extime » à l’Université engage l’étudiant dans un processus permettant la transformation de ses expériences vécues en expériences acquises