Smart growth : un nouvel urbanisme américain

International audienceEn 2050, la population états-unienne devrait atteindre les 420 millions d'habitants et trois quarts des néo-urbains devront vivre dans des nouveaux logements localisés dans les banlieues, en particulier du sud et de l'ouest des Etats-Unis. Pensez à un terrain de football et imaginez que vous puissiez le dupliquer à chaque clignement d'oeil et faites le toutes les secondes pendant 24h, pendant 3 ans: c'est à peu près le foncier que les Etats-Unis vont devoir consommer pour assumer ce développement résidentiel et toutes les fonctions (emplois, infrastructures de transports, services…) connexes (Flint, 2006) 1. Cette problématique n'est pas nouvelle dans un pays qui a triplé ses surfaces urbanisées depuis 1950. La suburbanisation, un temps, antre socio-spatial de l'American Way of Life a sombré dans un étalement urbain (urban sprawl) presque unanimement dénoncés et combattus activement par beaucoup de gouvernements locaux. Certains praticiens et élus locaux, loin de s'abandonner à la seule complainte d'un discours dénonciateur, organisent la contre offensive urbaine. Ainsi, l'idée générale de l'instauration d'une croissance maîtrisée ou intelligente (smart growth) semble de plus en plus populaire aux Etats-Unis. Les principes de ce nouvel urbanisme sont assez simples sur le papier : construire de manière plus compacte, avec plus de multifonctionnalité (rapprocher logements/emplois/commerces) et une meilleure connectivité aux systèmes de transport de masse. En 1997, l'Etat du Maryland (Smart Growth Areas Act) avait été le premier à montrer la voie, sous l'impulsion d'un gouverneur pionnier Parris Glendening 2. En 2008, environ 550 décrets avaient été mis au vote par les gouvernements locaux (State et Municipalités) dans 38 Etats : 70 % ont été adoptés par le public. En dépit d'un apparent soutien populaire et de bon nombre de praticiens, universitaires et hommes politiques, l'aménagement de zones résidentielles plus intégrées et denses peine encore à se généraliser. Dans certains cas, malgré un climat idéologique favorable, des législations pro-densifications ont échoué face au vote populaire 1 Flint A., (2006), This land : the battle over sprawl and the future of America