Éthique et suicide

Depuis quelques années, plusieurs problèmes dits moraux ont été replacés devant la conscience chrétienne avec un relief souvent dramatique, à la faveur de profondes transformations dans les mentalités, dans les sociétés et dans les recherches scientifiques. Les questions qu'on a posées et, bien souvent, les solutions qu'on a retenues, au sujet de problèmes comme l'avortement, l'euthanasie, la planification des naissances, le divorce, etc. ont vivement agité l'opinion publique, ont mobilisé les penseurs de toutes les écoles et ont souvent affollé les consciences: on était habitué à se référer à des schèmes d'évaluation bien identifiés, dont découlaient des règles "claires", souvent absolues et radicales, que la vie amenait bien des gens à transgresser allégrement, mais qu'on ne remettait pas en cause ouvertement. Soudain surgissent des propositions audacieuses qui voilent les éclairages traditionnels et projettent la lumière crue de nouvelles perspectives, récemment ouvertes par des sciences comme l'anthropologie et la psychologie. Les moralistes, philosophes et théologiens, se voient exposés à une nouvelle image de l'agir humain, à des révélations étonnantes sur les motivations profondes des comportements, sur l'agencement vécu des ordres de valeurs