L'émigration annonce-t-elle la fin de la petite agriculture à Sainte-Lucie?

Les travaux et recherches nécessaires à l'élaboration de ce mémoire ont été réalisés dans le cadre d'un vaste projet de recherche traitant de la problématique de l'approvisionnement alimentaire dans le Tiers-Monde; "Stratégies spontanées et stratégies planifiées en milieu rural dans le Tiers-Monde: Analyse du cas de Sainte-Lucie dans les Antilles anglophones". La réalisation de cette recherche a été rendue possible grâce à de généreuses subventions accordées par le Conseil de la Recherche en Sciences Humaines du Canada et l'organisme FCAC (Formation de chercheurs et d'action concertée) du ministère de l'éducation du Gouvernement du Québec. Le projet dont il est ici question fait partie d'une étude comparative qui implique la Martinique, Sainte-Lucie et la Jamaïque et qui a comme objectif principal de démontrer le rôle primordial que le petit paysannat est susceptible de jouer dans une perspective de plus grande suffisance alimentaire. Par une série d'enquête sur le terrain nous cherchions à mieux cerner la perception de certains éléments du milieu agricole chez les petits producteurs afin d'interpréter avec plus de justesse certains comportements qu'ils adoptent face à un environnement hostile. Les enquêtes permettaient également d'obtenir une vision de la perception de l'émigration, des questions ayant été ajoutées à cette fin. Cependant, comme la recherche a été conçue initialement pour étudier une population exclusivement agricole, il ne m'était pas possible d'interpréter les résultats pour l'ensemble du milieu rural. Aussi, afin d'obtenir l'opinion d'individus représentatifs de tous les milieux j'ai effectué un retour sur un des terrains d'enquête préalablement visité en 1981. Cette deuxième cueillette d'information complémentaire e pu être réalisée grâce, d'une part à des fonds du projet de recherche mentionné auparavant et d'autre part à l'octroi d'une bourse de recherche accordée par l'organisme FCAC