PC-AGC_1787-09-10 a

Camper 80 La Haye le 10 Septembr: 1787 Mon cher Adrien! J’ai bien reçue la Vottre je crois du 22. Aôut, les chifres sont si mal êcrit que ce n’est par conjecture, que je les devine; j’ai êté bien aise de voir que Vous vous êtes amusé si bien à Livorno, et que Vous êtes parti pour Florence ou vous aurés trouvée ma lettre plein de plaintes, du 31. d’Aout. Nous ne sommes pas plus heureux maintenant, Jacques, qui est à Lankum, a empaguetté les choses les plus precieuses, une grande partie est ensevelie, comme les grandes pieces fossiles, la porcelaine, mes preparanins etc. qui sont en liqueur. Une parti est envoyée à Leeuw; l’autre à Harlingen. C’est avec peine qu’on nous a permis cela. La belle collection au Blauwe kamer, sera laissé à la mercy de ces gens farouches, ils sont comme possedés du diable. Il n’est pas possible de se former une idée de l’insolence des lettres que nos amis Coopmans m’ont osé êcrire, surtout le Pere. Je n’oserois pas y aller moi même, et je suis plein d’inquietude pour Jacques. Je dois abandonner ma maison. J’en ai retiré les choses prin- cipales. On a present formé une minorité à Franeker ou l’on va donner des loix, et amover tout ceux de la regence, qui leur deplaissent. Je serai du nombre. On a deja declaré Rengers dechu de son poste, et de tous les emplois qui en dependent. Cette fermantation ne peut pas durer; les Prussiens sont sur nos frontieres, une reponse categorique de la Hollande doit decider, fils veulent ceder, tout ira bien, nous auront la mediation de la France, l’Anglet. et la Prusse. Si non, les prussiens entreront la Hollande, ce moment me fait craindre pour la fureur des patriotes desesperés. Je n’ai pas besoin de vous dire en quelle situation je me trouve, seul, mal logé, sans domesthique, sans enfans, etc. inquiet pour Jacques, quoique je ne craigne pas pour lui beaucoup: mais ils jettent en prison, tout ceux qu’ils soupconnent. Quelle horreur qu’une guerre civile! Je vous êcrirai dès qu’il y arrive quelque chose d’interessant.