001-248

J�en puis avoir une parfaitement bonne et � beaucoup meilleur march�, ouvrage anglois. Comme je ne puis pas avoir de reponse avant jeudi, faisons cet accord. Si je me determine � vous envoier la montre d�or par Mr. St. gardez la si elle vous convient, si non, renvoiez la moi, je la garderai et je vous enverrai celle en argent. Vous direz que cela n�est pas trop precis, mais je voudrois avoir quelques ducats de plus de votre montre, quoiqu�elle n�a d�autre vertu que d��tre en �r. Je me revise. Je vous enverrai la montre d�or par Mad. Vogt. Elle est � mon avis d�un go�t charmant pour un homme, elle est � double bo�te d�or, et puis encore un surtout tr�s pr�pre; d�ailleurs elle est solide et peut durer, et c�est l�attribut le plus essentiel de tout cadeau qui doit venir de la main de Diotime. Ma ch�re Diotime, je ne puis pas vous dire beaucoup de nouvelles par rapport � vos vins. Je souhaite d�en apprendre tant�t de vous meme. Pourtant il faut que je vous dise une anecdote que j�ai appris ce matin et que je tiens de bonne part, c�est que feu mon ami de Sorgvliet qui etoit personnellement li� avec feu l�Empereur fran�ois et fort dans les bonnes gr�ces de Ther�se, avoit dit s�avoir de science certaine que l�Empereur et son epouse s�etoient promis sous serment qu�ils ne permettroient jamais | qu�aucun de leurs enfants se fit ecclesiastique, puisque cela n�avoit jamais bien reussi. Ma toute ch�re Diotime, je viens de re�evoir votre lettre, et ce qu�elle me dit de votre sant� m�afflige. Je ne doute pas que vous ne vous fatiguez trop et beaucoup trop l�esprit et par consequent le corps, par la contemplation, et pour la modification des circonstances indetermin�es qui vous entourrent. Vouloir que cela ne soit pas, c�est vouloir l�impossible, car une ame elev�e et sensible egalement doit agir et sentir de toute necessit� par sa propre nature, et bien loin que tout cela soit un mal pour l�ame. C�est son bien, c�est sa vie, c�est son essence, son devoir. Le seul mal, le seul inconvenient, la seule raison pour quoi cela puisse �tre trop, c�est que l�ame use par la t�te le seul instrument dont elle peut se servir dans sa condition presente; et lorsque je vois la medecine se donner les airs de vouloir guerir ces maux, elle paroit orgueuilleuse, vaine, et faisant trop le charlatan, tandis que je suis parfaitement convaincu que l�ame elle m�me seule peut prevenir ces maux absolument, en s�accoutumant � se donner du rel�che pendant une heure ou une demie heure par jour, c�est � dire en se detachant totalement des circonstances qui l�en