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il n�y a qu�un vaisseau de 64 et les autres sont des fregattes. On raconte qu�en sortant, ne sachant rien d�une rupture aussi prochaine, il a dit qu�il se faisoit vieux, et que s�il avoit de l�infortune, il se feroit sauter. Je lui souhaite du bonheur du fond de mon ame, mais qu�en cas de malheur il tienne sa parole. Je considerois cette action dans la conjoncture presente non comme un effet du desespoir, de la bravoure ou de la temerit�, mais comme celui de la plus grande sagesse. Il monteroit par la, des le commencement de la guerre notre arm�e sur le ton qui lui convient. Dans la guerre de terre il y a des loix precises qui determinent assez exactement le poinct de separation entre la punition et la recompense, mais dans les gu�rres sur m�r, qui sont beaucoup plus rares et plus difficiles � conduire, la premiere action de vigueur sert de c�de au juge, et fixe ce poinct dont je vien de parler. Je pourrois disserter la dessus, ma Diotime, mais pour le present cela conviendroit aussi peu, je pense, � votre temps qu�au mien qui est fort born�. Ce midi on a fait � LL. HH. PP. la proposition d�une | augmentation considerable dans l�armee de terre. On n�apprend pas encore que le depart de York a fait quelque sensation � Amsterdam. Je ne le crois pas, mais qu�il faut des choses plus serieuses. On pretend que l�ann�e prochaine la guerre sur le continent est infaillible. On dit qu�on craint � Hanovre et dans la Lorraine, mais je ne con�ois pas trop sur quoi. Avant que mon si�cle arrive, il faut que les deux millions d�hommes arm�s qui font gemir l�Europe, soient reduits � cent mille. Ils feront � peu pr�s autant de mal, mais la population y gagnera, et les peuples pourront determiner et definir avec un peu plus de facilit� ce que c�est qu�un prince. Adieu, ma toute ch�re Diotime, mon amie, que Dieu vous conserve avec vos ch�rs enfants et votre Grand Ami. Adieu. Sokrates