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Lettre 3.8 � 28 janvier 1780 La Haye, vendredi 28 jan. 1780 Ma toute ch�re Diotime, je me porte mieux que depuis huit semaines, quoique je me sens toujours dans la poitrine quelque chose d�etranger qui n�y devoit pas �tre. Si la neige et les circonstances o� nous nous trouvons ici n�y missent obstacle, je serois � l�heure que je vous parle sur le chemin de Munster. L�Assembl�e des Etats de Hollande actuelle et la Di�te qui va se tenir en Frise decideront s�rement si nous aurons la paix ou la guerre, ou bien si nous ferons quelqu�autre chose qui vaudroit mieux que l�une et l�autre. Lorsque je pense � l�etat present de la Republicque, les mains me demangent pour ecrire et pour faire � ma fa�on le tableaux de cette nation unique, qui reunit dans elle quantit� de choses contradictoires, puissante, foible, riche, pauvre, redoutable, meprisable; il n�est pas etonnant qu�elle est meconnue, et d�elle m�me et des etrangers. Les etrangers ne peuvent la connoitre � cause de la prodigieuse complication de son compos�, et il me semble que ceux d�entre nous, qui par leurs places sont un peu � m�me de la voir de pr�s en dedans, n�ont vu que les parties qui la composent et ont manqu� totalement de cet esprit philosofique qui apres avoir vu les parties, s�el�ve et voit l�ensemble � vue d�oiseau. J�ai des moments, ma ch�re Diotime, que