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a extr�mement incommod�. A present mon Jean est presque � l�agonie. Il a �t� saign� trois fois sans aucun effet. Me voila donc inhabile de pouvoir me servir moi-m�me au merci de Mad. Crauze et d�une servante, excellente � la verit�. Mais le bon Prince y a pourvu, car au premier desir que je lui ai montr� de vouloir votre Charles noir, il me l�a accord� pendant ma maladie. Je le lui ai demand� parcequ�en le voiant je m�imagine que vous et vos divins enfants le precedez ou le suivez, et lorsqu�il ouvre ma porte, le coeur me bat outre mesure. Vous s�avez qu�autrefois ce cort�ge etoit l�augure certain de la prochaine fin de toutes mes souffrances. Lundi 16 de jan. 1780 Ma toute chere Diotime, hier au soir en vous quittant je me mis dans mon lit, plus affect� des frayeurs de la nuit que Salomon avec ses 70.000 heros qui le veillent. Graces au medecines de M. Camper? j�ai eu la nuit la plus delicieuse, je crois que j�ai pass�e dans ma vie. Un repos parfait, dec�r� des songes les plus riants, les plus sentimentals et entierement dans le go�t des Elysees; mais il s�en faut beaucoup que le jour lui soit analogue. Ma fi�vre continuelle ne diminue pas, et je me trouve exactement dans cette situation mortifiante o� je vous ai vue deux fois. C�est une inertie parfaite, et il ne me faudroit | pas moins que votre apparition ou le son de votre voix pour me faire quitter l�endroit o� je me trouve. Lorsque je m�examine, je s�ns que j�ai toutes mes facult�s comme je les ai eu toujours, mais j�ai des maux de t�te et le corps affoibli. Ce qui est curieux, c�est que je sens m�me que je pourrois emploier mes facult�s si je les for�ois, mais je ne le veux pas. Je trouve une triste et sombre volupt� � �tre rien. Si je demande � mon intellect si c�est-la un etat digne de votre Socrate, il me repond que non, mais je lui ferme la bouche et je continue � vouloir. Et quoi? Rien. Il me paroit que je pourrois chanter trois ou quatre tons d�une chanson quelconque pendant toute l�eternit� sans �tre mecontent, ce qui jette beaucoup de lumiere sur les halelujas eternels, quoique cela ne prouve rien pour la riche composition des anges. Il est injuste, ma ch�re Diotime, de vous entretenir uniquement de mes peines tandis que j�ai des plaisirs � vous offrir. Je vien de re�evoir enfin une lettre de mon aimable, mon tendre et mon intime ami le Comte de Calenberg. Depuis la lecture de cette lettre, ma Diotime, je ne s�ai pas trop ce que je vous suis, ou du moins je ne s�ai pas trop comment je l�exprimerois. Je vous envoie la lettre en entier pour deux raisons, la premiere afin que vous me dites s�il ne seroit pas temps d�exiger de tant de tendresses quelque grand sacrifice