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serieusement soit de salut. Apres cela le Faucon se sera joint � l�esquadre angloise avec les vaisseaux qu�il menoit en Angleterre et ensuite les Anglois auroit rencontr� les 7 vaisseaux destin�s pour la France, et les auront pris, n�etant pas sous convoi. Si l�affaire s�est pass�e de la sorte, elle ne decide rien entre l�Angleterre et la Republicque, et ce seroit un terrible coup pour les Fran�ois dont la flotte manque de tout. Je viens de diner chez le Prince avec l�Errata, le Barom�tre, les Mysteres, les Scholiastes etc. etc., et je les ai quitt�, disputant comme il faut sur Buffon. A 9� le soir Ma toute ch�re Diotime, je viens de re�evoir votre lettre. Je la compare avec quelques unes de vos precedentes des dernieres dates. Je vois que vous changez de ton avec moi. Je ne vois plus votre ame comme du pass�. J�y vois la peine que vous prenez � m�ecrire. J�y vois tout ce que vous et moi aurions jug� le plus absurde en amiti�. Vous ne daignez plus lire mes lettres, car vous ne repondez � rien de ce que je vous demande. Si je ne vous aimai pas autant que je fais, si vous n�etiez pas l�unique objet qui donne le ton � tous mes plaisirs et � toutes mes peines, je n�y serois pas aussi sensible que je le suis. Je le suis � un point que je ne puis vous exprimer. Si j�entre dans ma conscience, je suis convaincu de l�impossibilit� qu�aucun homme puisse jamais vous �tre attach� aussi parfaitement que je le suis au moment que je vous parle, et puisse vous en donner des preuves plus evidentes que j�ai tach� vous en donner eu egard � ma situation. Mais j�avoue pourtant que j�ai un seul reproche � me faire depuis deux ans, et je me le pardonne avec peine. Je vous le dirai en entier, afin que je fasse le dernier effort pour resusciter cette amiti� sainte, vraie et franche, qui a subsist� si heureusement entre nous. Je me reproche, ma Diotime, d�avoir dans une affaire importante trop craint les effets et de votre sensibilit� et de celle de Lysis. L�affaire du Prince avec Lysis? finit par les s��nes les plus touchantes, et vous deux qui etiez les plus interess�s, vous vous fiates entierement sur cette reconciliation. J�avoue que j�ai �t� pendant quelque temps dans la m�me id�e, mais en considerant et la nature de la chose et les caract�res des personnages, je me persuadois que nous avions pris un moment d�enthousiasme pour un changement total et durable.