De l\u27usage de l\u27archive et du livre dans la fabrique du récit historique

Le travail de recherche d’Annette Wieviorka, membre du Conseil supérieur des Archives et historienne au CNRS, spécialiste de la mémoire de la Shoah et de l’histoire des Juifs au XXe siècle, est traversé dès le début (thèse publiée chez Plon en 1992, Déportation et génocide entre la mémoire et l’oubli) par la question de la transmission. Son œuvre questionne le rapport au témoignage (L’Ère du témoin, Plon, 1999) et à la mémoire de l’indicible (Auschwitz, 60 ans après, Robert Laffont, 2005) ; son engagement d’historienne se traduit également par une participation active en faveur des archives, en tant que présidente de l’Association « Une cité pour les archives nationales ». Résultat d’un long travail de recherche dans les archives récemment ouvertes et dans la bibliothèque du secrétaire général du parti communiste français, son dernier livre, Maurice et Jeannette : Biographie du couple Thorez (Fayard, 2010), apporte un éclairage nouveau sur l’histoire du communisme et sur celle de ce couple présenté comme modèle