TRAVAIL, capital et société 38:1&2 (2005) RÉSUMÉ

Depuis la fin de la guerre froide, et la consolidation de la mondialisation néolibérale, les syndicats ont été obligés à repenser leur raison d’être et d’agir en dehors du cadre strict des États-nations dans lesquels ils étaient confinés. Des littératu-res récentes montrent qu'en réponse à ce réajustement des syn-dicats un 'nouveau mouvement ouvrier internationaliste ' (NLI) semble émerger à travers cette économie mondiale. M’appuyant sur l’étude de cas de la campagne de la Confédération internationale des syndicats libres (CISL) pour une introduction de la clause sociale dans le traité de l’Organi-sation mondiale du Commerce (OMC), cet article tente de mon-trer que les notions de nouveau mouvement ouvrier internatio-naliste à l’intérieur des structures officielles du syndicalisme international sont prématurées. L’on constate que le CISL s’est inscris dans un long et difficile processus politique, financier, d’organisation, de réorganisation et de modernisation, et a par-tiellement soumis ses structures de prise de décision à un large et rigoureux examen interne surtout dans le sens de faciliter une plus large participation démocratique. En filigrane, on peut cependant noter que la nouvelle orientation symbolique du CISL pour construire une alliance et susciter des adhésions, est une manœuvre stratégique d’envergure qui vise à pallier à sa fragile position tant à l’intérieur des arcanes des instances décisionnai-res internationales que dans celui du 'mouvement de justice mondial'. Tout compte fait, le CISL reste encore idéologiquement et méthodologiquement marqué par l’esprit du mouvement ou-vrier international d’antan. Is There a New Trade Union Interna